[Transat Jacques Vabre] Cap au sud !
Le 31 octobre
C’est du jamais vu sur une Transat Jacques Vabre. Après 5 jours de course, jamais la flotte n’a été aussi étalée. Entre Apivia, qui mène la flotte des sudistes et Hugo Boss, parti chercher une route dans le grand ouest, il y a près de 800 milles et des conditions météo qui changent du tout au tout. A l’heure actuelle, le ballottage semble favorable aux tenants de l’option sud qui gagnent sur deux tableaux puisqu’ils sont devant au classement général et qu’ils ont la chance de naviguer en t-shirt.
Arnaud Boissières et Xavier Macaire se sont résolus la nuit dernière à faire route au sud, après avoir poussé loin dans l’ouest. « A l’ouest, ça nous faisait finalement de plus en plus peur. On a dû tempérer nos ardeurs » explique Arnaud Boissières, joint à la vacation ce matin. « Se faire mal sans être sûr que ça soit pour une bonne raison, c’est quand même chaud. C’est jamais très bon d’aller dans le dur » poursuit le marin, connu pour prendre soin de son bateau. Cette évolution stratégique s’est révélée payante puisqu’en quelques heures, le monocoque jaune et bleu est passé de la 22ème à la 17ème place et que les conditions de vie à bord se sont sensiblement améliorées. Les deux hommes observent maintenant la situation météorologique à l’approche de Madère puisqu’il devront choisir de quel côté laisser cet archipel.
« Tout va bien. Il fait toujours gris ce matin mais ça n’est pas désagréable. La mer s’est un peu calmée. On fait du près, c’est original. C’est humide mais c’est beaucoup mieux que ça ne l’était avant. On était partis pour faire de l’ouest, beaucoup, et on a tempéré nos ardeurs. A l’ouest, ça nous faisait finalement de plus en plus peur. On essaie d’avancer tant bien que mal au près. On a des bateaux pas loin donc on essaie de se caler en vitesse par rapport à eux. C’est plutôt intéressant pour essayer d’aller le plus vite possible. On joue un peu, avec les ballasts, avec les foils, c’est plutôt sympa. On s’est fait un petit recadrage dans la nuit avec un petit virement de bord, c’est bien. C’est un peu tonique, on reste dans le match. On a bien trouvé notre équilibre avec Xavier. C’est chouette de ce côté-là. En ce moment il dort, je suis sur le pont. On varie bien les postes, c’est plutôt pas mal. Au début, c’était la peur de ne pas pouvoir revenir et il y avait des conditions un peu dures. Se faire mal sans être sûr que ça soit pour une bonne raison, c’est quand même chaud. Ça n'est jamais très bon d’aller dans le dur. Du coup, on était un peu sceptique alors on s’est fait une route entre les deux. On est content d’être là où l’on est. On fait du sud, c’est quand même pas désagréable. Ça va durer encore une vingtaine d’heures. Après, on va ouvrir les voiles. Il y a des cailloux devant nous avec Madère notamment. J’avoue que Madère me fait un peu peur. On va essayer de ne pas être trop gênés par le dévent. Je préfèrerais passer à l’ouest mais c’est le vent qui va dicter nos trajectoires. Ça va être sympa car il y a des bateaux étalés en longitude. On a le dessalinisateur qui fait la grève mais c’est pas grave. On avait pris pas mal d’eau avant le départ. »
Arnaud à bord de la Mie Câline - Artisans Artpôle
CLASSEMENT
1. Apivia (Dalin / Elies) à 3226 milles de l'arrivée
2. Charal (Beyou / Pratt), à 3,3 milles
3. Initiatives Cœur (Davies / Meilhat) à 42 milles
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17. La Mie Câline – Artisans Artipôle (Boissières / Macaire) à 251 milles